samedi 4 septembre 2010

Tromper le silence

Il vente ce soir sur Montréal, d'un vent froid, d'un vent vivant, vivifiant, et les lumières sur la ville volent, virevoltent.

J'ai fait la file au Cinéma Beaubien. La charmante billetterie extérieure du cinéma Beaubien avec ses milles ampoules jaunes d'un temps qui fut. Le froid me traversait, nous maintenait en vie, mon kangourou gris et moi.

Je me suis payée le luxe d'un cinéma en solitaire pour tromper le silence des samedis soirs venteux, mais Dieu sait que le cinéma Beaubien n'a rien d'un grand théâtre... C'est mon salon, à vous aussi, à moi surtout, en moins intime, avec des vieux rideaux de velours bleu-défraichi... Ceux qui me connaissent savent que je n'aurais jamais osé le ''look velours bleu-défraichis'' dans mon vrai salon.

Je sors du cinéma encore sous le choc. Je n'ai pas assez de recul pour faire une critique digne de ce nom, pour rapporter intelligemment ce que j'ai vu ce soir...

Tout ce que je sais, c'est que Julie Hivon trompe le silence beaucoup mieux que moi. J'ai versé une larme, Suzanne Clément et Maxime Dumontier m'ont renversée... Littéralement...

Et j'ai marché sur Beaubien, me laissant imprégner par les bruits de la ville, après ce film où les silences sont pesants, douloureux parfois, troublants surtout... J'ai laisser Montréal rompre le silence, laisser le vent bercer mes larmes, glacer mon esprit... Il y avait la pluie aussi, sur mon visage... Souvenirs récents, souvenirs d'un autre âge...

jeudi 26 août 2010

À la base





Fondements de l'amitié:

Avouer ses tords.
Avoir le droit à l'erreur.




Si j'ai fait une erreur, je te l'accorde, mais pardonne-moi.
Si je t'ai fait de la peine, pardonne-moi, mais surtout parle-moi.
Si j'ai gaffé, parle-moi, mais surtout ne crie pas.
Si j'avoue mes tords, je t'implore, écoute-moi.

J'ai joué à faire semblant, à voler, à danser avec le vent.
J'ai rit mon été à regarder les avions passer.

J'ai maintenant mal de discussions inachevées...
Je me suis trompée, me suis excusée, mais rien à changer.

Ni l'été qui file ni moi qui se défile
N'avons eu raison de ce mal sans trêve,
Qui ronge mon âme et tue mes rêves.

Pardon encore, pardon mille fois...

mercredi 18 août 2010

Celui qui parle trop

Il y a de ces gens que l'on aime, mais qui parle trop. Qui ne réfléchissent pas assez, qui juge...

Parfois il parle trop fort au restaurant ou lors d'un spectacle. Il me gène, celui qui parle trop... Que de malaise... La serveuse n'est ni une waitress ni une servante, c'est un être humain qui effectue son gagne-pain avec les restrictions d'un patron strict, peut-être même pervers (non mais avoue, celui qui parle trop, que ce vieux crouton, qui tâte la grande blonde à chaque fois qu'elle passe avec son cabaret et n'est pas capable de regarder dans les yeux la 34DD qui est à la caisse, mérite qu'on transfert notre frustration sur lui plutôt que sur la petite nouvelle qui ne nous amène pas notre entrée dans les temps conformes) ... La serveuse ne prend pas les décisions, n'y est pour rien dans le fait que le cuisinier ne fournisse pas en ce samedi soir achalandé... Mais celui qui parle trop ne connait rien à la restauration, il chicane la serveuse... Il claque des doigts, la siffle... Témoigne haut et fort de son mécontentement...

Je vais donc rarement au restaurant avec celui qui parle trop...

Parfois il parle trop rapidement, sans connaître le sujet il émet une opinion. Il condamne vite, celui qui parle trop... Mais comprend mal ceux qui le condamnent... Car pour lui la rapidité est signe d'honnêteté... Dire ce que l'on pense, oui...

Penser avant de dire est toutefois un prérequis pour que j'aie une saine opinion de quelqu'un, je me confie donc rarement à celui qui parle trop...

De toute façon, ça s'ébruiterait...

Car Dieu sait que celui qui parle trop discute en public de sujet privé... Des secrets mal révélés... Des commentaires involontairement désobligeants...

Mais comme tous les gens qui parlent trop, celui qui parle trop s'écoute parler... Et parfois, ça fait du bien de s'arrêter aux problèmes et aux aventures d'autrui... Ça permet de décrocher de la routine, de respirer et de juste écouter...

Je suis peut-être celle qui écoute trop, celle qui tolère trop...



jeudi 10 juin 2010

Des Jumeaux presque parfaits

J'ai dernièrement découvert une auteure, son œuvre, mais aussi une porte tout grande ouverte sur la culture catalane.

Dans son premier roman, Un Crim Imperfecte, Teresa Solana raconte l'histoire plutôt satirique de deux jumeaux qui n'ont semble-t-il en commun que leur métier et qui, par ce dernier se retrouveront involontairement détectives pour le compte du candidat à la présidence dans une affaire de meurtre.


J'ai lu la traduction française, des Jumeaux presque parfaits, de ce roman dont la trame policière semble être un prétexte à une critique sociale à la fois drôle et mordante.


Le secret de Teresa Solana, c'est le souci du détail. Chacun de ses personnages, il faut le dire nombreux, a non seulement un rôle précis, une place de choix, mais il est aussi très bien décrit voir structuré, ce qui crée une parfaite harmonie dans ce casse-tête catalan. On a le sentiment du réel, le sentiment d'être avec les personnages de Teresa Solana dans leur recherche de vérité. On visite Barcelone, les quartiers riches, les gens de la classe moyenne, j'irais même jusqu'à dire qu'on sent la cuisine de Monste. De plus, les nombreux subterfuges et les mensonges qui tissent l'intrigue sont autant de métaphores de la politique barcelonaise.

Je ne suis pas une grande fan des romans policiers, mais celui-ci cache bien son jeu. Alors si vous chercher une petite lecture de hamac, je vous le conseille.

Bon été! Bonne lecture!

jeudi 20 mai 2010

Le coureur

Il court.
Celui qui cherche son destin court.
Dans la rue montréalaise,
Il court.
Celui qui fuit son destin court.

Il ne tient pas compte de ce qui l'entoure.
Il regarde droit devant,
Il court.

Les lumières rouges,
Ne le font pas frémir.
Les lumières rouges,
Ne le font pas ralentir.

Je le regarde de ma fenêtre,
Ce pauvre bougre qui court toujours
Et je me demande pourquoi il court.

Assise dans mon salon,
Je vois son destin le rattraper.
Assise sur mon futon,
Je vois son destin le fracasser.

Il s'écroule, celui qui court.
Il s'écroule et pleure en silence,
Pleure le temps perdu,
Pleure le temps passé.

Il pleure de n'avoir pas vécu,
Il pleure de n'avoir d'autres souvenirs
Que sa course contre le temps.

Et moi je pleure,
Car assise dans mon salon,
Assise sur mon futon,
J'ai laissé le temps filer,
Sans tenter de le rattraper.

Je suis restée assise,
Moi qui aurais voulu courir vers ma destinée.
L'autre a perdu sa vie à courir,
Sans voir la sienne défiler.

Savoir être maître de sa destinée,
Est un art que, ni l'un ni l'autre,
N'avons su apprivoiser.

VAGABOND

Dur destin que celui du passager itinérant qui chaque jour change de train sans jamais réellement poser le pied sur le sol.

STABILITÉ inconnue et vie sans attache, aucune passion ne m'arrache à cet éternel envol de mon âme.

Je suis le VAGABOND qui jamais ne sait entrer en relation avec qui que ce soit. Je n'ai ni ami, ni ennemi. Je n'ai que moi-même et encore...

Je me surprend à rêver de ses soupers de groupe que nous faisions dans une autre vie, d'une soirée romantique, d'un tête à tête, d'un conventum, d'un mariage...

Seul évènement particulier de mon existence où je serai totalement présent: mon ENTERREMENT.

samedi 3 avril 2010

Si demain commençait ce soir...

«Il faut que quelque chose se brise, un coeur, un mur, un crâne, pour qu'une histoire commence.» Martin Page, La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique, p.12

Même si les déchirures qui hantent notre existence ne cessent de nous rappeler vers le passé, vers la fin d'un cycle, elles nous ouvrent immanquablement les portes vers un nouveau départ.

Ma vie est un tourbillon de nouveaux départs qui me fait valser à en perdre le pied. J'ai peur de ne plus m'y reconnaître tellement tout change vite.




Ma tête est pleine d'histoires, mais mes pages restent blanches, j'ai mal au coeur d'avoir tant de verbes à digérer.




Mes silences ne sont pas des absences, plutôt des instants de lucidité...